N’oubliez pas qu’il est impossible de travailler un texte sans l’œuvre complète. VALÈRE.- Monsieur, c’est trop de grâce que vous nous faites : mais, Monsieur, couvrez-vous, s’il vous plaît, le soleil pourrait vous incommoder. [5] Qu’est-ce ci : qu’est-ce ici ? SGANARELLE: Qu’elle s’en garde bien ! Il bat M. Robert et le chasse. VALÈRE.- Enfin, Monsieur, vous aurez contentement avec nous : et vous gagnerez ce que vous voudrez, en vous laissant conduire où nous prétendons vous mener. Cf. , j’avons pris là, tous deux, une gueble [13] Guèble : déformation de "diable." SGANARELLE.- Je n’ai que faire de votre aide. [14] VAR. MARTINE.- Je te montrerai bien que je ne te crains nullement. LUCAS.- Un petit enfant de douze ans, se laissit choir du haut d’un clocher, de quoi il eut la tête, les jambes, et les bras cassés ; et vous, avec je ne sai quel onguent, vous fîtes qu’aussitôt, il se relevit sur ses pieds, et s’en fut jouer à la fossette. . LUCAS.- Je pense que vous dites vrai : et que j’avons bouté le nez dessus. Molière, Le Médecin malgré lui, Acte I, scène 1. [i] Baste : suffit ! SGANARELLE, se tournant vers Valère, puis vers Lucas.- Oui, et non, selon ce que vous lui voulez. Que tu m’as donnés. Scène 1: 1. le mot de Gargantua : "De ma, les apercevant, les regarde en se tournant vers l’un, et puis vers l’autre, et, abaissant sa voix, dit.-, Mon petit bouchon : expression tendre que Sganarelle adresse à Isabelle dans, à part. SGANARELLE, présentant sa bouteille à Valère.- Tenez cela vous : voilà où je mets mes juleps [i] Julep (prononcé julet dans le peuple) : "potion douce et agréable qu’on donne aux malades" (Furetière). (Il boit, et dit après avoir bu.) Un voisin essaie de les séparer… Martine fait semblant de pardonner à son mari, mais elle veut se venger. (Rabelais, Gargantua, XXII). ! Nous corrigeons d’après l’édition de 1682. SGANARELLE.- Non, la peste m’étouffe ! , laissons là ce chapitre, il suffit que nous savons ce que nous savons : et que tu fus bien heureuse de me trouver. Acte / Scène : Le médecin malgré lui, I, 5, le 6 août 1666. Etudiez les différentes sources du comique dans cette scène. Le Médecin malgré lui 4 5 rÉsuMÉ DE LA PIèCE ACTE 1 Sganarelle et sa femme, Martine, se disputent. . ��[>����s. Faut-il préciser qu’Aristote n’a jamais rien dit de pareil ? M. ROBERT. [i] Parguenne : Lucas parle le patois paysan des environs de Paris qu’on a déjà entendu au IIe acte de Dom Juan. A quel moment risque-t … I. Les personnages Sganarelle Sganarelle est un fagotier qui boit et bat sa femme, Martine. (Haut.) [25] La vache est à nous : expression familière équivalant à la tournure : "l’affaire est dans le sac.". VALÈRE.- Monsieur, vous ne vous repentirez pas de nous montrer ce que vous êtes : et vous verrez assurément, que vous en serez satisfait. . (1734). ���v���~'?�t�����$! MARTINE.- Comment ? LUCAS.- Et testigué, ne lantiponez [34] Lantiponer : traîner les choses en longueur, lanterner. Dossier : Le médecin malgré lui Molière 1 Dossier : Le médecin malgré lui I L'auteur; aidez-vous de la feuille « Molière en images » pour compléter ce tableau.Cherchez en plus (dans le livre distribué, par exemple) qui est le roi à l'époque de Molière, deux auteurs SGANARELLE.- Tu t’en lèveras plus matin. vous en voulez, donc. [34] Lantiponer : traîner les choses en longueur, lanterner. Quand j’ai bien bu, et bien mangé, je veux que tout le monde soit saoul dans ma maison. quelque récompense. VALÈRE.- Cela se pourrait faire, et nous tâchons de rencontrer quelque habile homme, quelque médecin particulier, qui pût donner quelque soulagement à la fille de notre maître, attaquée d’une maladie qui lui a ôté, tout d’un coup, l’usage de la langue. MARTINE.- J’ai quatre pauvres petits enfants sur les bras. morbleu, ne me fais point parler là-dessus, je dirais de certaines choses... SGANARELLE.- Baste [i] Baste : suffit ! . LE MÉDECIN MALGRÉ LUI MOLIERE (1668) Ne sont présentées ci-dessous, uniquement les indications de scène insérées entre les répliques, scènes et actes ainsi que celles insérées dans les entêtes de répliques. Je vous parle sincèrement, et ne suis pas homme à surfaire. Bouteille jolie, Elle lui reproche de dépenser l’argent du ménage en alcools et jeux, sans se soucier de laisser de quoi nourrir leurs enfants. SGANARELLE, bas.- Voici des gens bien pleins de cérémonie. Mais mon sort ferait bien des jaloux, de notaire qui me fit signer ma ruine. SGANARELLE.- Je n’y épargne aucune chose, et les fais d’une façon qu’il n’y a rien à dire. Allons, morbleu, il ne faut point engendrer de mélancolie. SGANARELLE.- Doux objet de mes vœux, je vous frotterai les oreilles. LE MÉDECIN MALGRÉ LUI Comédie ACTEURS SGANARELLE, mari de Martine. MARTINE.- Mais souvenez-vous bien au moins, de l’avertissement que je vous ai donné. (Haut.) VALÈRE.- Monsieur, nous savons les choses. [i] Bec cornu (ou beque cornu), transcription de l’italien becco cornuto (bouc, cornard). VALÈRE à Lucas, sans voir Martine. (1682). SGANARELLE entre sur le théâtre en chantant, et tenant une bouteille.- La, la, la. Il s'incarne de façon diverse, Nous allons voir sous quelles formes il survient: – Acte 1 Scène 1 et 2: Le thème de l'amour apparaît en premier lieu par la scène de ménage, en ouverture de la pièce de théâtre. Messieurs, je suis tout ce qu’il vous plaira. On nous a adressés à vous, pour ce que nous cherchons ; et nous venons implorer votre aide, dont nous avons besoin. Ici il pose la bouteille à terre, et Valère se baissant pour le saluer, comme il croit que c’est à dessein de la prendre, il la met de l’autre côté : ensuite de quoi, Lucas faisant la même chose, il la reprend, et la tient contre son estomac, avec divers gestes qui font un grand jeu de théâtre.- Ils consultent en me regardant. ah ! .- Nous sommes bien heureux d’avoir fait cette rencontre : et j’en conçois, pour moi, la meilleure espérance du monde. LUCAS à Valère, sans voir Martine. LUCAS.- Il n’est pas vrai qu’ous sayez médecin ? Que voulez-vous dire ? Le premier acte débute par une scène de ménage entre Sganarelle et sa femme, Martine, qui lui reproche, entre autres choses, son goût prononcé pour la boisson. Quel dessein auraient-ils ? MARTINE.- La folie de celui-ci, est plus grande qu’on ne peut croire : car elle va, parfois, jusqu’à vouloir être battu, pour demeurer d’accord de sa capacité : et je vous donne avis que vous n’en viendrez pas à bout, qu’il n’avouera jamais, qu’il est médecin, s’il se le met en fantaisie, que vous ne preniez, chacun, un bâton, et ne le réduisiez à force de coups, à vous confesser à la fin, ce qu’il vous cachera d’abord. où faut-il se transporter ? Vous, marchez là-dessus, par ordonnance du médecin. Ici il pose la bouteille à terre, et Valère se baissant pour le saluer, comme il croit que c’est à dessein de la prendre, il la met de l’autre côté : ensuite de quoi, Lucas faisant la même chose, il la reprend, et la tient contre son estomac, avec divers gestes qui font un grand jeu de théâtre.-, Pour une construction analogue, voyez le vers 945 du, se tournant vers Valère, puis vers Lucas.-, Tripoter, c’est "mêler plusieurs choses ensemble" (Furetière) ; un. VALÈRE.- Je vous demande, si ce n’est pas vous, qui se nomme Sganarelle [29] Pour une construction analogue, voyez le vers 945 du Dépit amoureux et le vers 68 de Sganarelle ou le cocu imaginaire. De quoi est-il question ? MARTINE.- Crois-tu que je m’épouvante de tes paroles ? Acte / Scène : Le médecin malgré lui, I, 4, le … , je ne sais combien de maladies. Acte II, scène 4 du Médecin malgré lui de Molière (1666). MARTINE.-Et je te dis moi, que je veux que tu vives à ma fantaisie : et que je ne me suis point mariée avec toi, pour souffrir tes fredaines. , j’en sis fâché, franchement. Il va vêtu d’une façon extravagante, affecte, quelquefois, de paraître ignorant, tient sa science renfermée, et ne fuit rien tant tous les jours, que d’exercer les merveilleux talents qu’il a eus du Ciel, pour la médecine. Quelle infamie, peste soit le coquin, de battre ainsi sa femme. s’abaisse à parler de la sorte ? SGANARELLE.- Messieurs, en un mot, autant qu’en deux mille, je vous dis, que je ne suis point médecin. C’est donc le médecin des perroquets ? voilà qui va bien, Monsieur, je suis ravi de vous voir raisonnable. VAR. que me voulez-vous dire [32] VAR. [i] Me dérober quelque chose : Cf. Je n’oublierai pas. le mot de Gargantua : "De ma nature, je dors salé." C’est un homme qui fait des miracles. SGANARELLE.- Ma foi, je ne l’ai pas trouvée. VALÈRE.- J’entends quelqu’un qui chante, et qui coupe du bois. SGANARELLE.- Oui, habile homme, trouve-moi un faiseur de fagots, qui sache, comme moi, raisonner des choses, qui ait servi six ans, un fameux médecin, et qui ait su dans son jeune âge, son rudiment [2] Le rudiment est un "petit livre qui contient les principes de la langue latine." par | Jan 25, 2021 | Non classifié(e) | Jan 25, 2021 | Non classifié(e) SGANARELLE.- C’est vivre de ménage [3] C’est vivre de ménage : mauvais jeu de mots, traditionnel à l’époque, reposant sur les deux sens possibles de l’expression : vivre avec économie et vivre en vendant son mobilier. (1734). (Là ils recommencent de le battre.) Il faut donc s’y résoudre. j’y consens de tout mon cœur. SGANARELLE.- Ô la grande fatigue que d’avoir une femme : et qu’Aristote a bien raison, quand il dit qu’une femme est pire qu’un démon [1] Faut-il préciser qu’Aristote n’a jamais rien dit de pareil ? Acte I : Une dispute éclate entre Sganarelle et Martine, querelle qui se termine par une bastonnade appliquée par le mari à la femme. 134 Le Médecin malgré lui de Molière 6 Lecture d’images et histoire des Arts 1 Le Médecin malgré lui, Acte I, scène 1, mise en scène de Dario Fo (1990) Document 1 Catherine Hiegel joue le rôle de Martine et Richard Fontana celui de Sganarelle. SGANARELLE.- Fi, c’est une bagatelle, allons, allons. MARTINE.- Que j’endure éternellement, tes insolences, et tes débauches ? SGANARELLE.- Il est vrai que tu me fis trop d’honneur : et que j’eus lieu de me louer la première nuit de nos noces. Un médecin qui a guéri. VALÈRE.- Nous vous remercions du plaisir que vous nous faites. vous ne vous rendez pas encore : et vous vous défendez d’être médecin ? (1682). [19] Quinteux : "capricieux, fantasque" (Furetière). Cf. Un habit jaune et vart ! On la tenait morte, il y avait déjà six heures : et l’on se disposait à l’ensevelir, lorsqu’on y fit venir de force, l’homme dont nous parlons. (1734). VALÈRE.- Il faut que cet homme-là, ait la médecine universelle [24] La médecine universelle : le remède universel, la panacée. . acte 1, scène 1 : Scène d’exposition La scène d’exposition est le début d’une pièce de théâtre. Hé ! SGANARELLE.- Vous n’avez rien à me commander. ... ACTE I, SCÈNE PREMIÈRE SGANARELLE, MARTINE, en se querellant. . que le Ciel m’inspire une admirable invention pour me venger de mon pendard. VALÈRE.- Quoi ? SGANARELLE.- Ô la grande fatigue que d’avoir une femme : et qu’Aristote a bien raison, quand il dit qu’une femme est pire qu’un démon [1] Faut-il préciser qu’Aristote n’a jamais rien dit de pareil ? . ! SGANARELLE.- C’est ma femme, et non pas la vôtre. qu’un homme si savant, un fameux médecin, comme vous êtes, veuille se déguiser aux yeux du monde, et tenir enterrés les beaux talents qu’il a ? [27] Le texte de 1667 porte : c’est assez travaillé pour un coup. On trouve quelquefois, à force de chercher, ce qu'on ne trouve pas d'abord. VALÈRE.- Pour ce que vous êtes, pour un grand médecin. point davantage, et confessez à la franquette, que v’êtes [35] VAR. Sénèque, à la suite d’Aristote : "Il n’y a jamais eu de grand génie sans mélange de folie" (De Tranquillitate animi). C’est donc le médecin des perroquets ? MARTINE. SGANARELLE.- Si c’est quelque chose, Messieurs, qui dépende de mon petit négoce, je suis tout prêt à vous rendre service.